Otiorhynque du rhododendron
Biologie, symptômes et dégâts
Les larves d’otiorhynque sont des asticots blancs avec une petite tête dure jaune brunâtre. C'est à l'aide de cette sorte de casque et des fins poils qui couvrent son corps que cet asticot se meut dans le sol. Ils ne mangent que les racines les plus fines car leurs mandibules sont petites.
Tout ceci explique pourquoi les dégâts sont plus importants dans les containers qu'en pleine terre. Leur milieu de culture léger facilite les déplacements des larves pour chercher de nouvelles racines à manger et les racines sont concentrées dans un faible volume. En pleine terre elles sont plus largement dispersées et de plus, dans un milieu qui gêne les déplacements des larves. C'est pourquoi, en pleine terre, seuls de jeunes rhododendrons ayant de petites mottes de racines peuvent être tués par les larves d'otiorhynque.
Si on ajoute que la culture en conteneur favorise l'éclosion d'un plus grand nombre d’œufs vous saurez pourquoi l'otiorhynque est la "bête noire" des pépiniéristes. Le champ d'action des larves se situe jusqu'à 10 cm de profondeur (dans les conteneurs), le plus souvent elles ne sont qu'à 5 cm. Une raison supplémentaire qui explique que les grands rhododendrons ne craignent pas grand chose, la plupart de leurs racines étant hors d'atteinte. Malgré l'absence de patte et leurs petites mandibules, les larves arrivent à manger l'écorce autour du collet jusqu'à plusieurs centimètres de haut.
Les adultes dévorent feuilles, en commençant par les bords extérieurs. Elles prennent alors un aspect caractéristique de dentelle découpée. Le symptôme peut être confondu avec ceux provoqués par les limaces ou les escargots, mais il n’y a pas de trace visqueuse sur les feuilles.
Les larves se nourrissent des racines et de la partie vivant de la base des troncs. Les plantes jaunissent, leur croissance est ralentie et les plantes peuvent dépérir.
Comment lutter contre l'otiorhynque du rhododendron ?
Mesures prophylaxiques et méthodes préventives
Planter des végétaux sains, sans trace de morsures foliaires (conteneurs).
Utiliser des barrières physiques gluantes ou collantes sur le tronc des plantes infestées.
Limiter la présence de plantes hôtes à proximité des cultures infestées (lilas, troènes, (dégâts sur feuilles), heuchères, sedum (dégâts sur racines)).
Quand les dégâts sont visibles sur les feuilles, creuser avec une pelle au tour de la plante sur une profondeur de 5 à 10 cm où se trouvent les larves. Les Ramasser puis les éliminer.
Des binages réguliers permettent de bien aérer la terre.
Ne pas utiliser, pour les pots et les jardinières, du terreau ancien mais prendre du terreau neuf.
Badigeonner le tronc des arbres avec de la glu arboricole ou installer des bandelettes engluées. La glu est à installer au bas du tronc et en haut juste avant les branches charpentières (les branches principales). Il faut compter une hauteur de glu de 15 centimètres au minimum.
Méthodes biologiques
Les larves peuvent être contrôlées en utilisant des nématodes: heterorhabditis éliminent radicalement les larves et les pupes. Les nématodes pénètrent dans les larves de l’otiorhynque où ils se multiplient. Les larves meurent après deux jours.
Favoriser l’installation des prédateurs naturels (hérisson, musaraignes, oiseaux…).
Pour cela, aménager des abris ou installer des nichoirs dans votre jardin.
Lutte
Il vous est possible – en cas de forte infestation, et si celui-ci existe dans le commerce – d’utiliser un produit insecticide homologué, autorisé sur rhododendron et portant la mention « Emploi autorisé dans les Jardins ».
Ce moyen de lutte vise principalement les adultes. Traiter de préférence la nuit tombée, lorsque les adultes remontent du sol et viennent se nourrir.
Renseignez-vous dans une jardinerie (ou un magasin spécialisé) auprès d’un conseiller jardin certifié.
Pour rappel, les produits conventionnels sont retirés de la vente aux jardiniers amateurs depuis le 1er janvier 2019.
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